Dissection rapide du nombril
Posted by OrangeVerte in canet, ginisty, modem, valeurs
Dans un de ses dernières livraisons, Christophe Ginisty nous parle d'un problème de faire-savoir. Certes, si manifestement le message n'est pas passé. Il y a une porte ouverte à enfoncer soit. Mais avant, il y a le savoir-faire. Et le savoir-faire démocrate est à inventer. La culture interne du "on verra plus tard/ce n'est pas le moment" et du "mais nous sommes la majorité" ne sont certainement les signes avant-coureurs d'une révolution démocrate que dans l'esprit de ceux qui les imprécatent (néologisme du jour).
Ce sont plutôt les stigmates de vieilles pratiques héritées et incompatible avec ce que non seulement devrait être le fonctionnement normal du parti mais d'un parti -le fait que ce soit un défaut partagé n'en fait pas une qualité. Et si
S'il y a une histoire des idées, des valeurs et de personnes à conserver, l'histoire des pratiques, celle-là, nous pouvons largement nous en passer. Si nous ne le faisons pas, d'autres plus souples le feront, sans nous. Et que valent des valeurs si nous ne les pratiquons pas nous-mêmes ! La politique autrement, ça me rappelle quelque chose… mais quoi ? faudra que j'y réfléchisse…
Il ne faut surtout pas s'imaginer que tout ceci est invisible de l'extérieur. Ni surtout que d'éventuels futurs alliés ne le voient pas. Ils connaissent bien le problème et ne sont ni aveugles ni sourds.
Sylvain Canet a parfaitement raison (et comme je l'approuve, moi aussi, ça c'est de l'argumentaire béton pur porc.) J'ajouterais, cependant, qu'il se fourvoie sur le consensus et le compromis.
Le MoDem actuel n'est pas un parti de compromis, ni de consensus. S'il y a des blocs internes, ils sont relativement voire totalement étanches quand ils ne pratiquent pas la dictature de la majorité. Sylvain devrait en savoir quelque chose dans son département. Un consensus est un accord à minima sur les points sur lesquels tout le monde est d'accord. Un compromis est un accord où chacun accepte un peu de céder du terrain. S'il y a des exemples au national (la programmatique présidentielle en 2007 par exemple), plus l'on descent vers le local…
N'oublions pas que nous avons perdu beaucoup de monde en route depuis deux ans, et de qualité. (pour le chiffre, le sondage sortie des urnes balance entre 2 pelés, 3 tondus et 16585876,32 militants à jour de cotisation, la marge d'erreur n'a pas été communiquée, méthode à la louche.) Il serait plus que temps de se demander pourquoi, et de faire en sorte que ce reflux s'inverse. Pour ce faire, il nous manque :
- l'écoute
- le respect
- la collégialité
- le partage
Pour être originaire d'un pays qui pratique intensément collégialité, consensus et compromis comme mode de gouvernement à tous les niveaux -gouvernance, c'est de l'hexagon frangliche ! la Suisse en l'occurence, je crois pouvoir dire (argument d'autorité) que nous en sommes loin et que c'est aussi loin d'être une mauvaise méthode. Les Français ne sont juste pas assez mûrs démocratiquement pour fonctionner ainsi (la faute à qui ?). Il serait peut-être temps justement de mûrir un peu. Et n'est-ce pas le but de la fin de l'affrontement bloc contre bloc, si cela vous rappelle quelque chose ?
La bricolostructure est lourde, ne fonctionne manifestement pas, se bloque par des individualités et des conflits. Les élections internes n'ont à mon sens qu'envenimé les choses en officialisant des mauvais comportements sous le vernis de la légitimité. Nous avons construit une pyramide pour Pharaon au lieu d'une chaîne de pow-wow souple et rapide compatible avec internet (et pas uniquement pour certains ego ou la tarte à la crème) et le citoyen français le nez dans la criiiise, le pouvoir d'achat, la crèche des gosses et la roue du tracteur. Si nous sommes proches entre nous, même divergents, nous pourrons être proches des autres. Sinon, c'est re-gadin, et le petit cheval à force… Et une pyramide, c'est un monument funéraire, ne l'oublions pas.